Où sont les autres ?

De temps en temps, on entend un léger soupir. D’un coin sombre de la grotte montent quelques sanglots suivis d’un cri strident qui transperce le silence : « Arrête de râler ! » Une voix désespérée répond : « Mais regarde dans quel état misérable nous nous trouvons. Notre maladie est incurable et contagieuse, nous sommes rejetés par les hommes et abandonnés de Dieu. Les souffrances de la vie et la terreur de la mort nous poursuivent jour et nuit … Et si c’est Dieu qui a résolu de nous châtier de nos péchés, notre supplice aura-t-il une fin ? »

À ce moment-là, d’autres voix se font entendre :

• Mon épouse m’a appris récemment qu’un faiseur de miracles était dans les parages. S’agirait-il de ce fameux Jésus qui prétend être le Fils de Dieu ? On raconte de lui qu’il aurait guéri de nombreux malades en leur pardonnant même leurs péchés.
• Une guérison complète ? C’est incroyable !
• En y réfléchissant, je dois avouer qu’un homme qui parvient à guérir des lépreux inspire vraiment confiance, je suis même disposé à reconnaître son autorité pour pardonner les péchés. Mais où est cet homme ? Comment le rencontrer ?

Et c’est alors que le miracle a lieu. Jésus passe près du village où habitent ces hommes. De l’endroit où ils vivent en quarantaine, ils appellent Jésus de toutes leurs forces : « Seigneur, aide-nous ! » Quand Jésus les aperçoit, il les envoie au prochain poste de contrôle médical, afin de faire attester leur guérison. Stupéfaits, ils lui répondent : « Mais nous ne sommes pas guéris ! » Et pourtant ils se mettent en route et, tout en marchant, le miracle se produit. Les voilà purs ! Une vie nouvelle commence pour eux.

L’histoire nous apprend pourtant qu’un seul des lépreux revient sur ses pas pour exprimer sa reconnaissance à Jésus.

Qu’est-ce qui a bien pu retenir les autres ?

On peut imaginer le premier assis dans sa maison. Il va se mettre en route pour remercier Jésus quand soudain, sa femme s’y oppose. « Vas-tu enfin t’occuper de moi ? » s’insurge-t-elle. Il réfléchit et se dit en lui-même : « Jésus m’a certainement guéri pour que je puisse prendre soin de ma famille. Je vais donc retourner vers Jésus à une prochaine occasion. »

Le second est en route avec un cadeau qu’il veut remettre à Jésus. Et voilà qu’il rencontre ses anciens camarades qui se moquent de lui : « Quoi ? Tu veux nous dire que tu es devenu pieux ? » Il rougit, se joint au groupe et « paie une tournée ».

Le troisième se dit : « Jésus regarde au cœur, je n’ai pas besoin de m’expliquer verbalement. » Il se remet à son travail en pensant : « Le jour où j’aurai du succès dans mes affaires, je ferai un don à ce Jésus qui m’a guéri. »

Le quatrième raisonne : « En fait, Jésus n’a ni prié, ni ne m’a imposé les mains, il n’a strictement rien fait. C’est donc certainement une pure coïncidence et un heureux hasard que ma guérison ait eu lieu ce jour-là. »

Le cinquième est fils d’un politicien notable. Ce dernier lui conseille vivement de rester discret : « Nous venons de décider que ce Jésus devait être condamné à mort pour ses propos opposés à nos idées politiques. Il serait donc très risqué de lui exprimer des remerciements officiels. »

… et le dixième ?

Il retourne sur ses pas. Louant Dieu, il se prosterne devant Jésus et le remercie sincèrement de sa guérison. Jésus lui adresse la parole et demande : « Et où sont donc restés les neuf autres ? N’ont-ils pas trouvé nécessaire de revenir sur leurs pas pour remercier Dieu ? Pour toi, relève-toi, ta foi t’a sauvé. »

Les neuf autres nous apportent la preuve qu’il est possible d’expérimenter le secours de Dieu sans pour autant vivre avec lui. Cher lecteur, il vous est peut-être arrivé d’adresser un appel au secours à Dieu lorsque vous étiez confronté à une situation difficile, et il vous a accordé son aide. Et ensuite ? Pensez-vous que votre cri de détresse était dû à une faiblesse momentanée et qu’en principe vous êtes parfaitement capable de maîtriser votre vie et votre destin ? Ne vous manque-t-il rien … vraiment ?

Les dix hommes dont nous parle la Bible, dans le récit de l’Évangile de Luc 17,11-19, ont tous été guéris de leur lèpre. Pourtant, un seul d’entre eux est revenu sur ses pas pour témoigner sa reconnaissance. Un seul était suffisamment honnête pour confesser que l’aide qu’il avait reçue était une merveilleuse manifestation de la grâce de Dieu envers lui. Et un seul a reçu le don d’une vie nouvelle en Jésus.

Dieu a-t-il droit à notre reconnaissance ?

Vous n’avez peut-être jamais été délivré d’une situation de détresse extrême. Votre vie s’est déroulée sans problèmes majeurs. Si tel est le cas, soyez donc reconnaissant !

Chacun des dix lépreux a vécu une guérison miraculeuse et s’en est réjoui. Neuf d’entre eux n’ont pourtant pas discerné que Celui qui avait guéri leur corps venait de Dieu et que, sans relation avec lui, leur vie n’avait pas de sens. En fait, en n’exprimant aucune reconnaissance envers Dieu, ils ont passé à côté du pardon et du salut que Jésus tenait en réserve pour eux. Leur vie dominée par le péché est restée inchangée.

Où en sommes-nous ? Notre bonheur repose-t-il sur le bien-être, sur les joies familiales, sur les réussites professionnelles ou sur des concepts humanistes ? Sommes-nous vraiment en paix au plus profond de nous-mêmes ?

La vraie reconnaissance nous amène à Jésus-Christ

Posons-nous sincèrement la question : « Suis-je véritablement reconnaissant envers Jésus ? » En lisant la Bible, nous apprenons qu’aux yeux de Dieu nous sommes tous par nature comme des « lépreux » impurs, car tous infectés par le péché. Inutile de nous demander si nos péchés sont peu nombreux ou s’ils sont plus ou moins graves.

Mais par amour pour nous et à notre place, Jésus a subi la mort violente et cruelle de la croix pour expier nos péchés. En revenant à la vie et en reprenant sa place auprès de son Père divin, il nous a ainsi ouvert le chemin qui mène à Dieu.

« Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. » (Épître aux Romains 3,23-24)

Jésus veut vous pardonner et donner à votre vie une valeur authentique et une direction nouvelle. Il vous attend et est prêt à répondre à votre foi, même si jusqu’à présent vous lui avez tourné le dos. Demandez-lui sincèrement pardon et laissez-le guérir votre cœur. Jésus vous accueillera et rendra votre vie véritablement fructueuse. Vous lui en serez éternellement reconnaissant !

^{Peter Kunz}